Voyages en période de chaos aérien
Les mois d’été sont souvent synonyme de chaos aérien, mais cet automne ne fait pas exception. La saison a démarré avec une grève du personnel de Ryanair en Espagne, tout en étant assombrie par la menace de grèves des contrôleurs aériens en France. Ces événements ont engendré de nombreux retards, déviations et annulations de vols. Si l’on y ajoute les pannes techniques et les conditions météorologiques défavorables, des aéroports comme Madrid-Barajas et Barcelone-El Prat demeurent en proie à des complications.
Beaucoup de passagers ignorent qu’en cas de situation difficile, les compagnies aériennes ont l’obligation légale de venir en aide au voyageur et de couvrir certains coûts, conformément au Règlement (CE) 261/2004. Des experts expliquent divers scénarios où les compagnies doivent répondre aux passagers, même si elles ne le reconnaissent pas toujours au premier abord.
1. Quand une grève laisse le vol au sol
Toutes les grèves ne se ressemblent pas. Si le mouvement touche le personnel de la compagnie, le passager peut être en droit de demander une indemnisation jusqu’à 600 euros en cas d’annulation ou de retard supérieur à trois heures. En revanche, si la grève provient d’une tierce partie, comme le personnel des aéroports ou les contrôleurs aériens, cela peut être considéré comme une « circonstance exceptionnelle ». Néanmoins, la compagnie doit fournir une assistance : repas, hébergement et transport vers le lieu de séjour lorsque c’est nécessaire.
2. Si le vol arrive à un autre aéroport
Lorsque le vol atterrit dans un aéroport différent de celui prévu, la compagnie aérienne doit s’occuper du transport jusqu’à la destination initiale ou à un point convenu avec le voyageur. Si celle-ci ne fournit pas d’alternative dans un délai raisonnable, le voyageur peut organiser lui-même son trajet et demander un remboursement plus tard, à condition de garder des preuves (comme des factures ou des photos). Une récente décision de justice à Arganda del Rey a rappelé ce principe : même si le détournement est dû à des causes opérationnelles ou de force majeure, la compagnie reste responsable d’assurer le transport du passager à sa destination finale.
Se dresse sur un rocher sous lequel elle s’accroche dans les pentes
3. Bagages perdus ou retenus
Si les bagages n’arrivent pas à destination, il est nécessaire de remplir un PIR (Property Irregularity Report) avant de quitter l’aéroport. La compagnie est tenue de retrouver et de délivrer les bagages à l’adresse indiquée par le voyageur, comme stipulé par le Convention de Montréal. Elle doit aussi couvrir les dépenses raisonnables résultant du retard, telles que des vêtements ou produits de nécessité, à condition de fournir les justificatifs adéquats.
4. Retards prolongés
Dès deux heures de retard, en fonction de la distance du vol, le passager a droit à des boissons, des repas et deux communications gratuites. Si le vol est retardé jusqu’au lendemain, la compagnie doit proposer un hébergement et un transport entre le lieu de séjour et l’aéroport. Ces droits subsistent même si la raison du retard est une circonstance exceptionnelle, comme une tempête ou une grève de personnes extérieures à la compagnie.
5. Connexions perdues à cause des retards des vols précédents
Lorsqu’un retard sur un vol initial entraîne la perte d’une connexion, la compagnie doit proposer assistance et réorganisation pour que les passagers puissent prendre le prochain vol disponible vers leur destination finale. Cette obligation vaut peu importe que le retard soit dû à des causes exceptionnelles. Il est à noter que cela s’applique seulement si les passagers ont effectué une réservation unique. À cet égard, il est souvent considéré qu’il y a une réservation unique lorsque les billets sont réservés dans une agence de voyages ou directement avec la compagnie, avec un montant total affiché et un seul billet émis.
Avoir connaissance de ces droits peut s’avérer décisif lors de voyages, surtout en cette période où les aléas se multiplient. Et vous, avez-vous déjà rencontré des situations similaires lors de vos déplacements ?






