À la découverte de Triacastela
À l’entrée de Galice, par la plus empruntée des routes jacquaires, le paysage s’ouvre sur des collines douces, des villages de schiste, et un flot ininterrompu de pèlerins. Ce premier tronçon galicien du Camino Francés, vers l’intérieur de Lugo, présente un rythme tranquille, avec des services adaptés aux marcheurs, dans une atmosphère où la vie s’organise autour de l’église et de la place centrale. Tout près du centre, un arbre monumental, vieux de plus de huit siècles, attire les regards et invite les pas à s’arrêter. Un peu plus loin, la place devient le lieu de rencontre, où la convivialité s’anime autour des terrasses.
Triacastela, petite commune lucuscaine, se trouve entourée de prairies, de châtaigneraies et de pentes verdoyantes. La journée se déroule entre les étapes, tout est à la portée d’une courte promenade. Ce territoire, avec ses vignobles en terrasses et ses joyaux du style roman, rappelle également les merveilleuses forêts de la Serra do Oribio, dont les feuilles se teintent de jaune, rouge et ocre à l’automne. Quel bonheur de se promener ici !
Le colosse du chemin, avec un nom et un prénom

Au cœur de Triacastela se dresse la Castiñeira de Ramil, un châtaignier au tronc imposant, mesurant presque neuf mètres de circonférence, qui compte plus de 800 ans. Situé près du chemin, cet arbre a été inscrit au Catalogue galicien des arbres singuliers en 2022, garantissant sa protection. Il n’est pas rare de confondre cet arbre majestueux avec un chêne à cause de son allure imposante, mais il s’agit bien d’un châtaignier, offrant une ombre bienvenue aux pèlerins en pause.
Pour bien comprendre ce qui entoure cet arbre, il convient d’explorer Ramil, un hameau qui s’étire le long de la LU-633. Les maisons en schiste, alignées, donnent le ton à cette petite commune. Avec ses prairies de chaque côté et un petit coin pour faire une pause, Ramil devient le seuil de l’expérience jacquaire. En marchant depuis O Cebreiro, c’est comme un passage vers une nouvelle étape, avec des indications claires à chaque tournant.
Romanique, étapes et regards proches

Un autre incontournable de la commune est la glise de Santiago, construite à la fin du XVIIIe siècle avec une façade romane qui attire les regards. C’est un arrêt idéal pour les pèlerins, leur permettant de faire tamponner leur crédentiel tout en observant le flux de marcheurs. Cette église symbolise le lien entre deux étapes clés : celle qui descend de O Cebreiro et celle qui mène vers Sarria.
Le terrain peut sembler accessible, bien que parsemé de petites montées ; il est judicieux d’adapter votre rythme. Peut-être voudrez-vous explorer des variantes qui vous feront traverser châtaigneraies et rivières avant de revenir au tracé principal ? Sans oublier le cadre enchanteur qui donne envie de rester un peu plus longtemps.
Se dresse sur un rocher sous lequel elle s’accroche dans les pentes
Pour savourer (et réussir)

Visiter Triacastela hors des périodes touristiques vous garantit une expérience agréable. Au printemps et en automne, les températures sont clémentes et la nature offre des couleurs éclatantes. À midi, pensez à déguster un caldo gallego ou une viande grillée, puis le temps d’un café sur la place, dirigez-vous vers le châtaignier au crépuscule, quand la lumière rend cet arbre encore plus majestueux. Si vous êtes de passage un dimanche, vous découvrirez une ambiance vivante, entre rires et échanges entre pèlerins et locaux.
Triacastela est un lieu où tout semble s’accorder : une église romane pour découvrir l’histoire, une place agréable pour se poser et un châtaignier légendaire à deux pas. Entre ses petites promenades et ses endroits où savourer la cuisine locale, cette étape vous plongera dans un riche patrimoine culturel et naturel difficile à oublier.






